Cathy Boyer, Yoga Iyengar

Les Poèmes de Cathy

Nous sommes vert tendre
Et du coeur nous émergeons
Nous serrons les mains
Nous embrassons la vie
Nous soulevons le monde.
Sans cesse nous battons de l’aile
Et sur les courants d’air
Nous nous posons
Cygnes un jour, aigles le lendemain.

Observe tes rêves
Les rêves de tes nuits mais aussi ceux de tes jours
Ose rêver grand, plus grand encore
Aucune limite n’est permise
Sois visionnaire
Chevauche les chevaux de l’imaginaire
A traverser les déserts, tu t’épuises
A boire l’eau des sources, ivresses.

 

Je suis le grand Je,
le jeu de la vie
.
Je m'invente à chaque moment.
En géométries sacrées,
je me démultiplie,
Du big bang,
j’émerge
 Fils du mystère.
Dans le visible, j'apparais
Dans l’invisible,
je disparais.  

A côté de l’ombre, la lumière
Elles sont soeurs jumelles
L’une se joue à remplacer l’autre
Dans la lumière du dedans
Oublie les vagues de la surface
Ouvre les fenêtres de ton âme
Le chemin s’y trace
L’âme décide
Rendons grâce
Dans une révérence consentie
Devant le mystère de la vie.

Aujourd’hui je suis pelote de nerfs
« Je » implose
Qui suis je? même plus ne le sais
Un pas sur le tapis
Trikonasana à droite, Trikonasana à gauche
Noces célestes
« Je » redeviens.

Je suis perle d'amour,
Je suis effervescence,
Je rivalise avec les étoiles,
Je suis star à leur place! 

Je suis exercice répété
Mille fois transpiré
Effort élastique étiré
Je défie les spirales du temps
Je dis oui, tout est possible
Je suis le corps honoré.

Les vertèbres comme des pièces d’or
Roulent sur le sol
Le sang chaud gagne du terrai
Juste l’azur au cœur des cellules
Je soupire d’aise
Savasana.

Saluer la vie
D’un geste magistral,
Relever le défi?
Presque une folie!
Pleins feux sur le Soi
Révision oblige.
Repartir sur du neuf
De vies en vies.

Imagine un écrin lumineux
Et glisse ton coeur dans du papier de soie
Présente toi à Dieu
Au lieu de il faut ou je dois
Simplement dis lui : je choisis
Puis pars en ballade pour y rencontrer la vie
Elle aime ceux qui risquent le rire
Bonne chance, suis ton étoile! 

 

D’un coup, tout bascule
Nous naviguons dans la lumière
Le langage n’est plus, le mot ronronne
L’évidence est devenue fulgurance.
Le goût de moi explose
Je suis jouet étonné dans les mains du réel.

Je est assoupi, il se croit lit douillet
Que nenni!
 L’autre de lui, bien réveillé,
Mène la danse en silence
Son frère corps se sert encore à la table de la reine
Son double lumière pratique le yoga
Et puise à la source de l’être.

Défi qui s'équilibre
selon ses propres lois
Je contemple
Je danse dans les branches,
Miracle du plein sur fond vide.
Je bombarde de jaune
la ramure des siècles. 

Je suis sang du Christ
Je coule dans les veines
Je pointe les bleus
D’une éternité glorieuse.
Je suis aube pourpre,
Nuage zélé,
Drapé immaculé,
Paix enfin retrouvée.

 

Je suis l’artiste inspiré
L’alchimiste doué
Maestro des lunes
Maestro des eaux
Des terres arides
Et des mondes d’en haut
Je bois l’émotion joie.

 

Aommmmmmmmmmmm
Le mantra implose dans le rêve d’une nuit
Tant de justesse ne se peut, dit la dormeuse !
Et voici le « je »qui dérape dans les virages du doute
L’éternité vient de trébucher.

 

Les Textes des participants aux ateliers Yoga et Poésie

C’est un trou d’eau, comme il existerait un trou d’air, Une déchirure du réel, bleue, ronde, parfaitement transparente, profonde, à quel point je l’ignore mais suffisamment pour qu’aucune limite ne surgisse. Je plonge, bien sûr. Enfin plutôt je me glisse doucement, sans éclat, éclaboussure. J’ai toujours détesté ceux qui plongent avec fracas, jaillissement furieux… laisse cela au feu. Je lève mon regard, mes amis les plus chers sont tous au bord. Me regardent. Ni chaleur ni bienveillance dans ces regards. Pas le contraire non plus. Ils savent ce qu’ils ont à faire. Ils savent qu’ils vont le faire. Je flotte, je me laisse flotter, bien-être inouï… Ils s’approchent, tous ensemble, tendent leurs mains, touchent ma tête, le sommet du crâne, et ils commencent à appuyer. Tous. Ensemble. Quand j’étais gamine, on appeler cela « néguer », ce mot me revient à l’instant. Dans le rêve, pas de mot, l’horreur immédiate, je m’étouffe, je tente de bloquer mon souffle, je ne comprends pas, je résiste de toutes mes forces… Tous appuient, je n’ai aucune chance. Je cesse de me débattre, accepte de mourir, absolument mourir, sans peine ni joie. J’ouvre le nez, la bouche et… « ça respire ». Je reste sous l’eau, ils cessent d’appuyer, se retirent, s’éloignent, je respire sans air, je sais ce que cela veut dire. Je SAIS. Je me réveille. Non, je m’éveille. Ça traverse ma vie, j’oublie souvent, je m’en souviens toujours (mes amis sont des yogi). Je suis celle qui plonge dans les trous d’eau, dans les failles du réel. Je suis ceux qui appuient et la mort qui vient. Je suis le souffle sans air, je sais l’Éveil.

Cauchemar d’un enfant
Volupté des amants
Sel de la terre
Je suis douceur incarnée
Mystère
Nuée.

Monte dans ma bouche
par ma respiration une chaleur pétillante qui me butine les dents et les lèvres
ou serait-ce une fraîcheur
je ne sais pas
peut-être les deux en même temps
une fraîche chaleur fruitée
qui vient des tréfonds de mon souffle
qui me renouvelle
comme si elle ne m’appartenait pas
m’était extérieure
et pourtant
elle me vient du dedans.

Aboutie dans ma bouche
comme sortie d’un écrin
une bruine de diamants en particules
qui me donne un autre goût.

Caresse exotique
étrangère et légère.

M‘élargit le palais le corps et l’esprit
mes voûtes
comme attendries de volupté
assaillies vivifiées irriguées
d’une intensité légère et lourde à la fois.

Un souffle inattendu
sorti du même ventre que celui d’avant.

Accouchement surprise du nouveau
passage d’une nuée d’oiseaux silencieux
baguette magique insufflant des étoiles sans formule.

Du moins sans la formulation des mots
baguette agitée par la forme
mue et émue
du corps désormais constellé
comme rendu à sa première étoile
à son plus grand que terre
à ses liens avec ses formes de lumières lointaines
le corps rendu à ses aspirations sans limites
à sa position de passage éclairé de conscience
à sa connivence avec l’infini, le vent et l’insoupçonné.

A ce moment l’on chausse les lunettes de l’aviateur immobile
qui déploie ses ailes invisibles
vers une destination sans nom
qu’il ne cesse d’atteindre à chaque respiration.

Jusqu’à ce que cette horde suave, sauvage et mystérieuse rompe son embrasement
et nous laisse
comme vent qui passe.

J ‘ai envie d’une fête,
D’une fête où je serai reine. Reine d’un jour,
Ta reine, oh roi,
Reine de vie. 

Je suis le psaulme murmuré
Le fil de soi
Qu‘une tisserande habile roule entre ses doigts.
Je suis cascade de mots,
Cascade de joie
J’ôte le masque aux apparences
Je suis la vérité débusquée
Je suis transfigurée
Je suis l’hommage
La destinée amusée.

Des argiles colorées malléables, souples s’adaptant à l’espace forment un corps.
Le souffle donne l’énergie de vie, palpite d’inspirations en expirations, vrille, se contorsionne.
Des nuages de poudres déposent des voiles de couleurs, formés par des grains de gemmes microscopiques, les uns contre sont diamants. Par une torsion apparaît un mouvement et révèle une tonalité autre, plus sombre, plus dense,plus mystérieuse.
C’est dans ce mystère que surgit le yoga, quel langage ont ces couleurs, vont elles atteindre un état de grâce,ou, comme des chenapans jouent et s’éparpillent.

L’essentiel : D’expirations en inspirations, une torsion mystérieuse ouvre un chemin de diamants .

Prendre Racine.
Je m’enfonce dans les bois.
Je suis le cerf immobile. Mes bois dans la ramure.
La tête tendue, vigilante, j’écoute.
La pluie sourde, sous les feuilles.
L’odeur de terre, de feuilles mouillées, d’espoirs déçus.
Décomposition. L’humain disparaît, l’humus se forme.
Tu redeviendras poussière. Terre.
Une terre humaine, fertile, vivante.

Prendre Racine.
M’enfoncer doucement,
disparaître aux yeux de tous,
Me fondre dans le paysage,
devenir l’horizon.
Prendre racine.
La plante de mes pieds est une plante aux parfums entêtants.
Ses racines plongent, profondes, vers le centre de la terre.
Elles s’épanouissent en radicelles et ramifications infinies.
Un vaisseau spatial conduit par des souris creuse des galeries invisibles.
Sortir du labyrinthe.
L’influx nerveux remonte vers le haut, essaye de remonter à l’air libre,
à travers les mollets.
La sève monte. La greffe prend. L’être s’épanoui.

En ramassé :

Prendre racine- M’enfoncer dans les bois – Disparaître aux yeux de tous – Sortir du labyrinthe – Devenir poussière

Je Suis

Je Suis l’Air, léger, variable, vulnérable Je Suis l’Eau, mobile, sans forme, subtile Je Suis le Feu, chaud, huileux,
Je Suis la Terre, Force, soutien
Je Suis l’Espace, l’Univers.

L’ Âme, voyage

Je Suis
Mélopée de l’Inspir.

Mots de liberté,
Reliance de l’Esprit,
me traversent.

Le Souffle entre-tenu
s’expire.

Cercles de Lumière
s’enroulent, se déroulent.

Fulgurances.

L’Air, l’Eau, le Feu, la Terre
me nourrissent.

Le Corps – Parole
se délie.

L’Âme sourit.

Je suis le bleu L’insondable nuit Forêt noire Etreinte d’éternité. Je noie la lumière J’efface les traits Je respire l’ombre.

Témoignage de Carine DOGNIN – Stage Yoga et Poésie

CARINE_DOGNIN

« Les stages yoga et poésie sont une idée originale de Cathy. Et j’adore! Après avoir fait des postures le matin nous pouvons mettre en mot l’expérience vécue lors de ces postures. Une occasion géniale, unique, de revenir sur ce qui s’est passé dans la matinée, d’être en lien avec nos sensations et d’exprimer notre créativité. Quand le corps, l’esprit, et la créativité se rejoignent, quand chacun exprime de manière unique ce qu’il a vécu, quand les textes se partagent, c’est juste magnifique. Merci Cathy pour nous permettre d’aller plus loin dans nos pratiques de yoga  et de nous faire vivre de si bons moments, intérieurs et  partagés. »

Les Textes de Cathy

Des pluies d’or et de rires, je partage l’éclat
Je suis le plus beau joker de ma vie.

Paquebot de mes rêves,
Les amarres je largue,
Je quitte les rives amères de l’illusion.
Je suis cheval débridé,
Fouet qui claque,
Folle équipée,
Guerrière sur sa lancée,
Dragon déchainé.  

Je mêle, j’entremêle les fils de toutes les destinées
Je suis l’amour dans tous les cœurs
Je suis l‘histoire du monde
Je suis pro-fusion
Je suis l’atome.

Je suis perle de fruits
Je suis perle de lys
Je suis la nacre
La parure des fées
Le collier sur les profonds décolletés
Plumes ébouriffées
Symbole de liberté.

Je suis rayon d’or et splendeur des ombrelles.
J’éclabousse l’amour et l’allégresse.
Je suis mille visages
Mer de nuages.
Dans les plaines et les vastes étendues de l ‘esprit.
De la couleur je jette
De la poésie je me coiffe.

A l’aurore des temps,
Rêve d’amour, douceur d ‘un jour,
Lumière légère
D’un engagement joyeux.
Je te précède, tu me suis, nous nous accompagnons.
Je pleure d’envie,
Je pleure ce jour béni.
J’espère depuis longtemps,
J’attends et je n’attends plus.
J ‘aimerai une fête
Enfin être la plus belle.

Je rayonne, belle comme une lionne,
Je sors victorieuse.

Se baigner dans l eau glacée par un petit matin d’ été?
Je suis trente mains tressées , mâchoires claquantes, écume sur tailles
Je fredonne mantra , je fredonne yoga.

Arrêt sur image
En pleine ville, l’artiste inspiré, l’alchimiste doué jette ses traits.
Il installe l’infini : le ciel sur un plateau… rien que cela !
Voici les nuages à portée de main dans un miroir qui accueille la toute vie
Qu’a -t-il donc dans la tête, rivaliser avec le créateur ou tenter le diable ?
Je contemple l’astre froid, miracle de beauté
Je perçois l‘unité
Je bois l’émotion joie.
Je suis sourire amusé devant tant de liberté.

 

Je suis la main divine,
Maestro des lunes ,
Maestro des eaux,
Des terres arides et des mondes d’en haut.

 

Quelle délicate princesse !
Je murmure,
Je dévoile au monde ses secrets.

Mosaïque je suis,
De bénédictions honorée.
Or en barre.
Charlot, je me repose sur la marche du temps.
Je plante les fleurs de l’âme
Sur chaque épaule,
Un oiseau de paradis.
J’écoute
J’écoute le chant,
La beauté simple de ce qui est.

 

Jeux d’allégresse pour effacer mille jours de tristesse.
Qui rêve de déposer son cœur dans des mains fraternelles,
De se reposer dans l’étreinte,
Pourquoi ne suis- je pas bénie de m’aimer assez pour que l’autre ait envie ?
Pourquoi tout ce temps vide de mots doux, de caresses, d’univers confondus ?
Dans la maison de mes pères, je traîne.